Le D850 n’est plus à présenter, 45 Mpx, l’AF du D5, 7 i/s, je ne reviendrai pas sur ses caractéristiques techniques, Nikon a intégré le meilleur du savoir-faire de la marque, il ne me restait plus qu’à le tester (enfin, il était temps). Pour ce test, je me limiterai à la partie photo tant il est difficile déjà de faire le tour complet de l’appareil au vu de ses capacités.
Après une lecture rapide du manuel (très rapide en fait, histoire de se donner bonne conscience :-}, je l’ai donc pris rapidement en main. L’ergonomie est vraiment excellente, un grip avec une poignée qui tient vraiment dans la main, le positionnement des boutons, dont celui de la sensibilité ISO à côté du déclencheur, et surtout un excellent viseur, c’est ce qui m’a vraiment interpellé dès les premiers clichés réalisés. En effet, le viseur profite d’une luminosité exceptionnelle. L’autre nouveauté est son écran tactile, même si je n’en ai pas forcément l’habitude, on se prend vite au jeu, surtout dans le visionnage des photos, on zoome facilement avec deux doigts lorsqu’on veut vérifier la netteté par exemple. Apparu sur le D500, le joystick pour ma part fait un peu double emploi avec le trèfle, mais cela est dû à mon habitude d’utiliser ce dernier…
Je m’attendais également à récupérer un parpaing en termes de poids, mais ce n’est pas le cas du tout. Sans forcément non plus dire qu’il est ultra léger, je trouve que Nikon a trouvé un très bon équilibre entre le poids du boîtier et les performances, ni trop léger, ni trop lourd. Équipé d’un 24-120mm f/4, l’équilibre était logiquement décentré vers l’avant. Comparé à mon D700 qui est largement plus lourd, le poids du D850 m’a parfaitement convenu. Certes, avec un flash SB900, l’ensemble restait imposant sans être disproportionné.
Quoi de mieux qu’un mariage pour tester ce petit bijou. Je décidais donc de travailler en ISO auto, balance de blanc auto, et en mode priorité vitesse. Ce qui me frappa dès les premiers clichés, c’est l’excellente dynamique des couleurs et l’homogénéité du contraste, certes le D-lightning n’y est pas étranger, mais le cliché brut sorti du capteur est déjà très très bon.
Je ne suis pas un grand fan du 24-120, mais l’amplitude de son zoom transtandard est parfaite pour ce type de reportage. Autre petite nouveauté vraiment intéressante est l’indication de l’endroit où la mise au point s’est effectuée au visionnage des photos.
J’ai donc travaillé en intérieur avec différents éclairages tels que du néon ou des lumières « disco » pour le bal et là où j’ai été vraiment bluffé est la gestion de la température de couleur ou plutôt la balance de blanc. En effet, je l’avais réglé en automatique (travaillant en RAW, la modification de la température de couleur est aisée) et celle-ci se révéla plus qu’à la hauteur suivant le type d’éclairage rencontré. L’écran lcd au dos de l’appareil est en plus fidèle à ce que vous prenez. J’avais pris en second boîtier, mon fidèle D700 et j’ai ainsi pu comparer instantanément la différence entre les deux boîtiers. J’avais également réglé la sensibilité ISO en automatique avec un plafond à ne pas dépasser de 3200 ISO. Ayant terminé la post prod, je vous confirme que la gestion du bruit est excellente jusqu’à 3200 ISO. L’autonomie annoncée par Nikon est de 1850 clichés, ce qui est énorme, mais je n’ai pu vraiment la tester puisque j’ai pris environ 600 clichés.
Comparatif avec le D5
Quel est l’intérêt pour Nikon, de garder le D5 dans la gamme puisque le D850 embarque ce qui se fait de mieux par la marque ? Pas exactement, car le D5 garde tout de même une sensibilité supérieure, une construction monobloc qui lui confère une résistance supérieure à tout type de traitement extrême ainsi qu’une rafale extrême de 14 i/s. Je ne rentrerai pas dans le débat à savoir si la différence de prix se justifie…
Concernant l’autofocus, j’ai essentiellement travaillé en AF dynamique 25 points, j’ai mis celui-ci 1 seule fois en défaut sur plus de 600 clichés. En effet, l’AF m’a lâché sur un cliché dans des conditions de luminosité très faibles. J’ai également testé le suivi 3D sur des sujets en mouvement, il n’y a rien à redire, l’autofocus fait son boulot magistralement, mais je ne suis pas un adepte du suivi 3D, préférant garder la main mise sur la mise au point.
A-t-on besoin de 45Mpx ?
Seuls vous pouvez répondre à cette question ! Cela dépendra de vos besoins professionnels ou de vos attentes. Pour ma part, le Canon 5DsR et ses 50 Mpx m’avaient bluffé et vraiment enthousiasmé . J’ai commencé la photographie en argentique et plus précisément en diapositive. La photographie numérique a mis longtemps à me redonner ces couleurs et ses dégradés magnifiques sur une table lumineuse et un compte fil. Le Canon 5DsR (et plus précisément ses 50 Mpx) m’a redonné cet effet waouh, le Nikon D850 m’a procuré le même effet à la Tex Avery quand votre mâchoire tombe lorsque vous regardez vos premiers clichés.
Maintenant il faut bien prendre en compte qu’un capteur bourré de pixels comme celui du Nikon D850 nécessite qu’on lui fournisse des objectifs à la hauteur de sa résolution. Malheureusement, je n’avais qu’un transtandard 24-120 f/4 même si celui-ci n’est pas mauvais, mais monté sur un Nikon D850, celui-ci ne m’a pas vraiment enthousiasmé…
Quant au risque du flou de bougé plus important lorsque le capteur plein format embarque plus de pixels, je n’ai pas été sensiblement confronté au problème.
Et pour terminer, qui dit plein de pixels, dit un poids supérieur des fichiers. Un fichier RAW peut peser jusqu’à 90 Mo donc il sera nécessaire d’être un peu plus sélectif dans le choix des photos qu’on garde ou investir dans du disque dur à grande capacité pour sauvegarder ses clichés.
Ce que J’aime sur ce D850 :
45 Mpx pour couvrir tout type de photo, du studio nécessitant beaucoup de pixels au reportage nécessitant généralement moins en résolution.
- Un viseur 100% d’une luminosité exceptionnelle
- Le rapport encombrement / poids ainsi qu’une poignée vraiment bien dessinée
- La balance de blanc vraiment efficace dans tout type de situation
- La possibilité de passer en DX, certes ce n’est pas une nouveauté, nous perdons en pixels, mais on gagne en focale avec le coefficient multiplicateur, on se retrouve avec un D500.
Pour les photographes nécessitant de meilleures performances en mode rafales et en autonomie (9i/soues), il est possible d’équiper le D850 du grip optionnel MB-D18 nécessitant d’utiliser la batterie EN-EL18b (celle du D5) et pour charger celle-ci, vous devrez également investir dans le chargeur MH-26, ce qui alourdit franchement la facture puisqu’il vous faudra débourser plus de CHF 1000.-, ce grip est un peu un cadeau empoisonné…
En post traitement, j’ai ainsi pu me rendre vraiment compte de la qualité du capteur de ce D850. D’une part en termes de sensibilité ISO puisque les clichés jusqu’à 1600 ISO sont très bons, un léger moutonnement apparaît à 800 ISO. À 3200 ISO, j’ai trouvé un peu de granulation dans les zones sombres, mais rien qui pose véritablement problème quant à la qualité des clichés. À 6400 ISO, la granulation commence à se faire sentir, mais la qualité des clichés a cette sensibilité reste très bonne. À 12 800 ISO, le D850, ça passe encore et le traitement RAW vous permettra de faire des miracles.
J’avoue avoir été surpris à la sortie du Nikon D850 par la stratégie de Nikon et surtout par ses spécifications. Proposer un boîtier avec l’autofocus du D5, une résolution de 45 Mpx, une rafale minimale de 7 i/s alors que Nikon jusqu’ici, séparait distinctement ses différentes gammes, le D750 pour l’amateur averti, le D810 pour le studio et le D5 pour le reportage professionnel, mais je ne vais pas me plaindre, car ce D850 est vraiment bluffant, performant et polyvalent.
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Merci pour toutes ces informations bien utiles. J’ai moi-même acheté le D 500 qui est un petit bijoux, mais j’ai peine à trouver des critiques sur ce modèle, pourriez vous m’informer ?
Merci d’avance et bravo pour vos reportages et tuto qui sont à chaque fois super bien développés.
Salutations
Antonio
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Concernant le Nikon D500, j’ai pu le tester aux 24H du Mans 2017, voici le lien pour l’article : https://www.swiss-photos.com/blog/2017/06/26/24-heures-avec-le-nikon-d500/
Meilleures salutations
Fred
Bonjour,
j’ai aussi D700, D750 et maintenant D850, bon D700 largement plus lourd peut-être pas il ne fait que 80g de plus et comparé au D750 les 2 sont bien plus lourd, mais la répartition du poids a l’air effectivement plus équilibré sur le D850. Et c’est aussi impressionnant de voir qu’à 3200ISO on retrouve une qualité supérieure au D700, ou du moins ce qui est impressionnant c’est que ce soit le cas malgré 4x plus de pixels! En revanche par rapport au D750 forcément le gain ne se situe que sur le surplus de pixels car sur la qualité c’est très similaire!
C’est vraiment un boitier “tout-en-un”, un D810+ (plus de pixels, meilleur AF entre autres), un D5- (même module AF bien que moins bon en suivi, 9ips avec grip que j’ai pris de marque Meike bien moins cher, mRAW 25MP), un D750+ (mRAW 25MP, meilleur AF, écran inclinable), un D700++ (la liste des mieux est beaucoup trop longue du coup j’ai mis 2 “+” lol) et un D500= (crop DX 20MP, même AF même si moins bon suivi comme face au D5, mais la possibilité de repasser en FX et bénéficier de tout ce que ça implique dans le même boitier). Sans oublier les petites fonctions sympa comme le focus peaking, pour la vidéo mais aussi pour utiliser de vieux objectifs Nikon manuels, le focus stacking pour le paysage et la macro en particulier, le viseur Waouh…si seulement ils avaient pensé à mettre sur ce capteur le module AF du Z7 pour qu’il soit réactif aussi en liveview ce serait une perfection ^^.