Souvent utilisé en photographie de paysage, le filtre polarisant est un accessoire indispensable et souvent difficile voir impossible à simuler en post traitement. Vous souhaitez obtenir des couleurs plus vives en renforçant la saturation, un meilleur contraste, gommez les reflets et atténuer l’effet miroir de certaines vitres ou de toute autre surface réfléchissante, augmenter la densité du bleu du ciel, atténuer le voile atmosphérique en altitude, c’est l’accessoire qu’il vous faut !
Vissé sur l’objectif, il est souvent circulaire, la dénomination CPL est souvent gravée sur la bague du filtre. Vous pouvez aussi en trouver des carrés qu’il faudra positionner sur un porte-filtre, lui même à visser sur votre objectif. À savoir qu’un filtre polarisant engendre une certaine perte de lumière de 1 à 2 IL suivant le modèle utilisé. (l’indice de lumination, j’en parle ICI)
Quant à l’utilisation pratique de ce filtre, il est conseillé d’orienter l’axe de prise de vue choisi à 90° du soleil pour une utilisation maximale de celui-ci. Faites tourner la bague du filtre et observez ainsi l’intensité appliquée par le filtre. À noter que la perte de luminosité est visible avec une visée reflex, un écran ou un viseur électronique compensera automatiquement la perte de luminosité.
Vous l’aurez compris, le filtre polarisant a pour effet, suivant l’intensité appliquée en tournant la bague du filtre, de réduire la luminosité, vous devrez alors baisser la vitesse d’obturation de la prise de vue pour obtenir la même exposition ou alors vous pourrez compenser la baisse celle-ci en montant en sensibilité ISO d’où parfois l’utilisation nécessaire d’un trépied si la vitesse est trop lente.
Bien évidemment, à défaut d’avoir un filtre à densité neutre pour faire de la pose longue (j’en parle ICI), le filtre polarisant pourra vous y aider dans une moindre mesure.
Prenez note qu’au-delà de la perte de luminosité, le filtre polarisant pourra engendrer du vignettage supplémentaire suivant la focale utilisée, celui-ci sera encore plus présent sur des objectifs ultra grands-angles. Concernant également les objectifs ultra grands-angles, vous vous apercevrez, en plus du vignettage, d’une variation de luminosité. En effet, la polarisation ne pourra être uniforme entre les bords de l’image et le centre de celle-ci, ceci étant dû à l’orientation de l’objectif par rapport au soleil et au champ de vision très large d’un objectif ultra grand-angle. Sur des focales plus longues et logiquement un champ de vision plus restreint, vous n’aurez pas ce problème.
L’utilisation d’un filtre polarisant au-delà de son utilisation assez simple peut se révéler subtile, mais ô combien intéressante.
Quant au coût (de plusieurs dizaines de francs à quelques centaines de francs), celui-ci va dépendre de différents paramètres, à savoir le diamètre (plus le diamètre est grand, plus c’est cher), le type (circulaire ou carré à monter sur un porte filtre, ces derniers étant plus chers), l’épaisseur (les slims procureront moins de vignettage que les normaux) et bien évidemment la marque choisie en relation bien sûr avec la qualité fabriquée.
Principalement utilisé pour la photographie de paysage et également d’architecture, le filtre « pola » est un accessoire indispensable dans votre sac photo, je vous conseille fortement au moins d’essayer un filtre polarisant pour vos prochains clichés de paysage, je suis à peu près sûr que vous l’adopterez…
Photo réalisée avec atténuation au maximum de l’effet polarisant. A noter de prime abord les reflets sur les feuilles.
Dans ce deuxième cliché, l’effet polarisant est poussé au maximum. Déjà, on remarque que les reflets lumineux sur les feuilles de vigne ont disparues et un dégradé plus profond s’est installé dans le ciel. On s’aperçoit également que le voile atmosphérique sur la gauche de la photo a été atténué. Aprés, cela est une histoire de goût. Personnellement, j’ai toujours aimé ces dégradés dans le ciel et également cette légère saturation des couleurs. Je ne fais aucune photo de paysage sans un filtre polarisant.