24 Heures avec le Nikon D500

Ceux qui me connaissent savent très bien que je ne suis jamais disponible le deuxième ou troisième week-end du mois de juin, et cela tous les ans. Vous pouvez vous marier ou m’offrir tout l’or du monde, je ne suis pas là, je suis au 24H du Mans ! Et cette année, j’y suis allé avec le Nikon D500. Une épreuve qui dure 24H va me permettre de me faire une idée plus précise du dernier haut de gamme APS-C de chez Nikon. Il est même présenté comme le petit frère du vaisseau amiral chez Nikon, le fameux D5. Voyons donc, si ses performances sont à la hauteur de sa réputation.

De prime abord, j’ai été étonné par son poids , c’est ce qui m’a interpellé tout de suite, il est léger, Il annonce 860 g sur la balance avec accu ! Il est vrai que je me suis habitué à mon D700 qui lui annonce 995g sans accu. Vous me direz que 200g, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais cela a de l’importance sur de gros et longs reportages.

La prise en main est bonne, c’est du Nikon, je ne suis pas dépaysé, je retrouve tous mes boutons habituels, le barillet du trèfle, un joystick pour les collimateurs, mais auquel je ne me suis pas habitué ayant justement l’habitude d’utiliser le pavé multi directionnel déjà présent sur bon nombre de modèles Nikon. À noter d’ailleurs d’ailleurs que ce joystick est une nouveauté héritée du Nikon D5. Je trouve le boitier assez bien dessiné, compact, équilibré, tenant assez bien en main et un rapport encombrement / poids notablement bien homogène. Le bruit du déclenchement m’a également interpellé et agréablement surpris puisque celui-ci est relativement silencieux et participe au sentiment de fiabilité du boitier.

J’ai exclusivement travaillé en Manuel, vitesse environ 1/320s ouverture max à savoir sur le Sigma 50-500mm entre 4 et 6.3 suivant la focale et j’ai adapté la sensibilité suivant les conditions de luminosité sachant qu’il possède une latitude d’exposition d’environ 5IL sans perte de qualité (de -3 IL à +2 IL) pour récupérer la bonne exposition en post traitement d’après les tests que j’ai pu lire sur le net et je confirme avoir pu récupérer sans problème quelques clichés légèrement sur ou sous exposés avec Adobe Camera RAW. À ce sujet, j’ai apprécié le positionnement du bouton ISO juste à côté du bouton de déclenchement. À noter que j’ai travaillé avec un filtre polarisant qui m’a fait perdre 1 stop.

1/320s f/6.3 320 ISO 480mm

Il embarque le même système autofocus que son grand frère à savoir le multiCam 20k à corrélation de phase reposant sur 153 points, dont 99 en croix. L’autofocus est vraiment performant, couplé au processeur Expeed 5, c’est une machine de guerre et encore je ne l’ai pas testé avec un objectif de dernière génération… D’autre part, les grillages tout au long du circuit n’ont pas aidé l’autofocus sachant que je règle le déclenchement actif à la mise au point pour ne pas me retrouver avec une tonne de clichés flous.

J’ai également apprécié l’oeilleton rond, signe de la gamme pro, avec un viseur couvrant 100% du champ. Quant à l’écran pivotant de 3,2 pouces et 2,36 Mpts, il est remarquable par sa luminosité et sa qualité. Étant tactile, il est plus simple de faire défiler ses photos et cela est moins fatigant pour le pouce que le pavé multi directionnel. Ceci dit, ce qui me gêne avec ces écrans est que Nikon ne propose pas de cache plastique transparent pour protéger l’écran par exemple sur le Nikon D700 (oui, je sais, j’ai du mal à me détacher de mon plein format). Une rayure est si vite arrivée… Et d’autre part, tout n’est pas tactile. En effet, les menus ne sont pas réglables au doigt et j’attends toujours que Nikon fusionne ses deux touches infos en une seule et permette des réglages tactiles.

Le but de ce test était surtout de monter en hautes sensibilités. Ce que j’ai pu effectuer avec plus ou moins de réussite, les clichés sont bons jusqu’à 3200 ISO. À 6400, le bruit devient assez compliqué à traiter à mon goût ou du moins, nécessite un gros lissage. Ceci dit, toutes proportions gardées, on ne transforme pas la nuit en jour grâce aux ISO, car beaucoup de paramètres vont rentrer en jeu tels que l’objectif et l’éclairage déjà présent or je n’ai pas trouvé d’angles de vues avec l’éclairage suffisant pour commencer à faire quelque chose d’intéressant et les grillages facilitent encore moins la mise au point la nuit. J’ai vu sur le Net de très bons clichés effectués au D500 à des sensibilités jusqu’à 12 800 ISO sans problèmes majeurs de bruit. Les quelques rapides tests à 6400 ISO et 12800 ISO que j’ai effectués la veille, dans une chambre d’hôtel, vont aussi dans ce sens.

Quant au SnapBridge, système de transmission sans fil, je l’ai trouvé efficace, mais relativement long à charger les clichés de la carte mémoire sur le smartphone. Ceci dit, la fonction est vraiment intéressante et le système fonctionne dans l’ensemble assez bien. Cependant, j’aurai apprécié la présence d’un GPS pour vraiment compléter la connectivité de l’appareil. J’avoue avoir pris goût aux coordonnées GPS avec mon drone même si cela n’est une nécessité absolue.

L’éclairage des boutons fut une surprise et cela dépanne vraiment dans le noir.

Quant à l’autonomie, j’ai tapé environ 1100 clichés avec une batterie ce qui est excellent.

Concernant la vidéo, je ne me suis pas réellement penché dessus, j’ai fait deux trois petites prises, mais pas assez pour vous donner mon avis.

1/400s f/6.3 6400ISO 750mm

Étant passé par le D200, puis le D300, j’ai longtemps attendu le successeur avant de passer au plein format ! Il est enfin arrivé. D’ailleurs, la question du choix de la taille du capteur reste toujours d’actualité. Profondeur de champ et coefficient multiplicateur, encombrement (non, vous ne me forcerez pas à parler des hybrides) et surtout choix des objectifs qui est un peu moins complète dans la gamme DX chez Nikon, vous feront réfléchir à passer sur ce boitier haut de gamme que je ne peux que recommander par ses performances. 24 heures seulement, qui ne m’ont pas permis d’en faire le tour et heureusement, car s’il m’avait déjà délivré tous ses secrets, en vaudrait il la peine ? Cependant, il en a encore sous le pied ! Pour un photographe d’action, sport et animalier, le Nikon D500 est l’appareil qu’il vous faut, 10 i/s, le même autofocus que Ie  Nikon D5, une très bonne montée en sensibilité, le coefficient multiplicateur intéressant pour les longues focales, une très bonne autonomie sont ses principaux arguments. 

Je ne me suis pas penché non plus sur le Picture Control qui semble t il, donne de très bons résultats, préférant maîtriser le traitement en post production avec le format RAW.

Comme je l’ai écrit à un ami samedi dernier au bord de la piste, dans l’enthousiasme de certains clichés et testant le SnapBridge pour lui envoyer un cliché, oui le D500 m’a réconcilié avec le format APS-C, le Nikon D500 continue dans la lignée des excellents boîtiers Nikon. La seule chose qui me gêne à l’heure actuelle en tant que photographe est que, comme expliqué par le représentant Nikon que je remercie d’ailleurs pour le prêt de cet appareil, nos boitiers font appel de plus en plus à des algorithmes pour gérer et traiter nos images et prennent en compte l’objectif monté sur le boitier. Effectivement, j’y suis allé avec un Sigma 50-500 f/4-6.3 qui date d’une dizaine d’années et l’algorithme aurait été plus performant avec un objectif de dernière génération et lá on ne parle pas d’évolution de la qualité optique.

Attention séquence “c’était mieux avant” ; pour moi, un objectif reste un objectif avec ses défauts et qualités et que justement, ces petits défauts font parfois la qualité.

Pour terminer, le Nikon D500 m’a vraiment emballé, mais j’avoue et c’est certainement subjectif, je n’ai pas retrouvé la dynamique que j’apprécie tant sur le plein format même si la différence est minime, vraiment minime…

Cependant, il faudra prendre en compte la gamme textuelle des optiques DX qui est plus orientée grand public même si Nikon semble vouloir faire des efforts pour faire évoluer cette dernière vers le pro, elle compte 26 objectifs au format DX et seulement 4 avec une ouverture max de f/2.8 pour le moment. Le Nikon D500 ravira le professionnel sur de grandes focales.

Quant à la douloureuse pour ceux qui veulent cette petite merveille, il faudra tout de même débourser environ 2000 CHF et je peux vous dire qu’il les vaut, car nous sommes vraiment dans la catégorie pro. 

1/400s f/6.3 500ISO 750mm

Retrouvez toutes mes photos des 24 Heures du Mans 2017 ICI

Frederik Gravier

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